Tribunal de Grande Instance de Melun |
Sabrina avait été séquestrée, violée et réduite en esclavage pendant 3 ans dans le campement de caravanes de Bois Fleuri à Claye-Souilly, au bord de la RN 3.
Vendredi, l'avocat général Edmond Stenger avait requis la réclusion criminelle à perpétuite à l'encontre de Franck Franoux et Florence Carrasco, le couple au centre du procès.
"Camp de la mort", "méthodes de nazis", "sur une autre planète" : les termes les plus abjects ne manquent pas pour décrire le calvaire subi par Sabrina de 2003 à 2006 à 25 kilomètres de Paris.
"Pour la maintenir sous sa coupe, le couple infernal récupérait le RMI de Sabrina et lui avait confisqué ses papiers d'identité. Lorsqu'elle a été libérée en 2006, Sabrina portait les stigmates de son calvaire : 35 kilos, des traces de coups, cheveux rasés, oreilles déformées" ... Les faits " ne se déroulent pas sur une autre planète, nous avons un camp de la mort, un camp de torture, à 25 kilomètres de Paris, qu'on ne veut pas voir, que les responsables ne voient pas", avait insisté l'avocat général durant le procès.
Dans son réquisitoire, il a parlé de " méthodes de nazis ". Les victimes " n'existaient plus. Pas de nom ou un faux nom, un matricule et un matricule seulement ". Il avait par ailleurs dénoncé les " nombreux dysfonctionnements " des " hôpitaux, des services sociaux " ou des " forces de l'ordre ", qui n'auraient pas " appréhendé la gravité des faits ", ce qui aurait " permis de libérer les victimes plus tôt ".`
Les parents de Sabrina, Daniel et Denise, ont eux été respectivement condamnés à 20 années de réclusion criminelle et à 8 ans de prison, pour avoir notamment vendu leur fille en échange d'une réduction sur l'achat d'une voiturette. Leurs dernières paroles à l'audience évoquent, certes, des regrets : " Je regrette " ce qui s'est passé et " j'embrasse ma fille très fort ", a déclaré la mère de Sabrina, espérant " peut-être la revoir pour parler de tout ce qui s'est passé ". Le père a " regretté d'être un père indigne " de celle qui déclarait quelques jours plus tôt : "Je peux dire merci à Dieu, sinon je serais morte depuis longtemps", ajoutant qu'elle "ne pourrait pas pardonner, ni à (s)on père, ni à (s)a mère", de l'avoir " mise dans cette galère ", de l'avoir " laissée avec ces gens-là ".
Lire la suite sur Seine-et-Marne actualites
Lire la suite sur Seine-et-Marne actualites
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire